lundi 8 février 2010

Phnom Penh

Dimanche 31/01
Je pars de bonne heure de Kratie en bus, a base de karaoke cambodgien qui casse un peu la tete au bout de quelques heures. Direction : Phnom Penh, la capitale. En arrivant dans la ville, on voit des pubs poure les cigarettes "Alain Delon". C'est une ville assez grande de 2millions d'habitants. C'est tres agite avec beaucoup de circulation, surtout des motos. On peut pas faire 10m sans qu'un moto-dop (=moto-taxi) ou un tuk tuk ne propose une course mais ils le font avec sourire et n'insistent pas trop.
Je trouve une GH dans un quartier qui m'a l'air pas mal.
Je vais faire un petit tour en ville, je passe devant le monument de l'independance, qui commemore la fin de l'epoque coloniale francaise en 1953.

 
Monument de l'indépendance

On retrouve ici aussi pas mal de traces de l'occupation francaise, dont les baguettes qui se vendent partout sur le marche et dans la rue, quelque fois avec de la vache qui rit! Mais la plupart des batiments coloniaux sont delabres ou abandonnes.
 
Un exemple de batiment colonial

Je continue ma balade et arrive sur une grande place devant le palais royal. La sont regroupes plein de gens qui dansent en rythme sur une musique electro assez kitsh, il y a plusieurs groupes et chacun passe une musique differente, ce qui forme une cacophonie assez intense pour les oreilles, c'est un peu leur sport du soir. Un spectacle impressionant et amusant.
Un autre truc amusant au Cambodge, et qu'on retrouve au Vietnam, c'est qu'a toute heure de la journee, il ne faut pas s'étonner de croiser des femmes en pyjamas.
Le soir, je vais manger dans un resto d'une école hoteliere fondée par une ONG, Friends, qui aide les enfants en difficultés. Ils operent aussi dans d'autres pays.

Lundi 1/02
Je loue une byciclette et me lance dans la circulation infernale de Phnom Penh. Je me rends d'abord à l'ambassade de Thailande, où je fais faire un visa 60j, sinon je n'aurai droit qu'à 15 jours quand je repasserai la frontière; en plus les frais de visa sont gratuits en ce moment, le seul hic, c'est que ca prend 3jours et que je suis donc obligé de rester ici.
Je me rends ensuite au musée du génocide de Tuol Sleng, aka S-21 (Security Prison 21). C'est un ancien lycée, construit par les francais et reconverti en prison servant pour l'interrogatoire et la torture des prisoniers entre 1975 et 1979 lors du regime des Khmers Rouges, le Kampuchea Democratique
Pour la petite partie histoire, les Khmers Rouges sont un groupe communiste. Ils ont pris le pouvoir en 1975, cette période est appelée Année Zéro. Leur premiere action est d'évacuer les villes, en commencant par Phnom Penh le 17 Avril, pretexant une imminente attaque des américains, mais c'est en fait pour supprimer la civilisation urbaine et les envoyer dans les champs. En l'espace de 48h, Phnom Penh passe de 2 millions d'habitants à 14,000! La plupart des autres villes sont ensuite aussi evacuées.
 
Le musée Tuol Sleng

L'exode s'étant faite dans la précipitation, des centaines de milliers de gens (surtout des vieillards, enfants et malades) trouvent alors la mort, manquant souvent de nourritures. Ce nouveau gouvernement est dirigé par Khieu Samphan mais c'est de Saloth Sar, plus connu sous le nom de Pol Pot, qui marque les mémoires. Il était premier ministre du regime et c'est donc lui qui avait véritablement le pouvoir.
Entre 75 et 79, plus de 1,5 millions de cambodgiens sont tués par les Khmers Rouges, souvent sans aucunes raisons, souvent parcequ'ils étaient de la ville et cultivés, donc dangereux. Outre ces prisons, il y avait disséminé dans tout le pays, les "Killing Fields" (rendus célèbre par le film "La Déchirure", à voir absolument) ou étaient éxécutés les gens sortant des prisons ou envoyés directement ici.
Je vais pas m'étendre plus sur cette sombre période mais je vous invite à en apprendre plus sur le Cambodge qui a eu une Histoire très mouvementée, la littérature à ce sujet est très fournie.

Pour en revenir à Tuol Sleng, parmi les 17,000 prisoniers qui y sont passé, seul 7 ont survécus. Le site est composé de 4 batiments, les salles de cours étaient transformées en cellules. On y voit aujourd'hui les lits auxquels ils étaient attachés et sur lesquels ils étaient torturés, ainsi que des boites de munitions qui leur servaient pour leur besoins. Dans certaines salles, des photos de corps mutilés sont exposés.

 
Une des cellules

Mais ce qui m'a sans doute le plus marqué, c'est les photos d'identités prisent par les Khmers Rouges, qui documentaient scrupuleusement les dossiers des prisonniers. Des centaines de photos sont allignés dans un des batiments, avec tout ces visages qui nous regardent, parfois la crainte, la peur mais souvent juste un regard vide, comme si il connaissaient leurs tristes sorts sans issus et que la vie les avait déjà quitté.
Dans une des salles, se trouvent plusieurs cranes et des photos montrent les tas d'ossements retourvés dans les Killing Fields. On y voit aussi des tableaux peints par un des survivants de Tuol Sleng, représentant des scenes de tortures et d'éxecutions. On y trouve beaucoup d'informations et de témoignage sur cette période.

 
Les photos des prisonniers

Après la "libération" du Cambodge par les vietnamiens (qui l'ont ensuite occupé pendant 10 ans mais c'est une autre histoire...), les Khmer Rouges ont continués à vivre parmis la population sans etre jugés. Le premier ministre actuel, Hun Sen, est meme un ancien Khmer Rouge!!!
Il a fallu attendre l'année dernière seulement, soit 30 ans après pour que le procès commence. Le procès est encore en cours mais ne concerne que quelques uns des haut placés Khmers Rouges, dont le président du régime Khieu Samphan, Pol Pot étant mort en 1998 (sans doute assassiné).
Donc une expérience qui ne peut laisser inssensible mais qui aide à comprendre le Cambodge et les cambodgiens.

Mardi 2/01
Je fais ce jour la, la visite du palais royal puis du musée nationnal. Le palais royal est composé de plusieurs batiments imposants et magnifiques. Le musée nationnal, superbe batiment, abrite des statues et tables dínscriptions aciennes dont certaines viennent de Angkor, mais aussi datant des époques pré et post-angkoriennes.
 
Le palais royal et la pagode d'argent

 
Le musée national

Je vais longer un peu les quais Sisowath, qui sont au bord du Tonle Sap, un fleuve qui relie le lac du meme nom au Mekong. Ce lac est le plus grand d'Asie du Sud-Est, Phnom Penh se situe juste au croisement de ces fleuves. Je marche vers le nord de la ville et j'arrive au Wat Phnom, un temple sur une petite colline où se baladent quelques singes... et 1 éléphant!
J'arrive ensuite dans le quartier routard, une sorte de ghetto a cote d'un lac, ou s'entassent les Guest House. Tous les 10m, on me propose de la drogue. Je suis bien content de ne pas loger ici.
Le soir, je me rends au centre culturel francais, ou en plus d'enseigner le francais, ils ont une librairies francophone tres bien fournie et une belle salle de cinéma, ou ils passent des films souvent francais, gratuitement!

Mercredi 3/01
Aujourd'hui, j'avais l'intention de louer une moto pour explorer les environs de la ville mais pour cela, ils ont besoin de mon passeport qui est en ce moment à l'ambassade de Thailande. Tant pis.
Alors que je me demande ce que j'allais faire, en décandant de ma chambre, je retrouve Sybille dans le hall de l'hotel, une belge que j'avais rencontrée à Don Det et revue à Kratie. Je me joins à elle pour arpenter les rues et marchés sans véritable but, un bon moyen de (re)découvrir une ville.

Jeudi 4/01
Au petit déj "Chez mama", notre cantine du coins, je retrouve Sybille et Yannick, un autre francais sympathique, qu'on avait croisait avant. Après une petite balade dans la ville et le marché central, énorme! Je passe à l'ambassade pour récupérer mon passeport avec le visa.
Au diner Chez mama, on retrouve un couple de quebecois, très sympathiques, avec qui on mange.

 
Le marché central


Le lendemain, avec Sybille, nous partons pour Kampot, une petit ville dans le sud du pays, entre mer et montagne.

1 commentaire:

  1. A Kampot, la ville du poivre! Enfin, je dirais plutôt la province du poivre car impossible de trouver du poivre de Kampot dans la ville même.. lol

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